dimanche 1 janvier 2012

Mon histoire

Rendez-vous avec l'histoire
Ma vie a basculé un 31 août 2005 à Bafang. Je me suis retrouvé au fond d'un ravin après un accident de la route qui jusqu'à ce jour me maintient paralyser. Mon impossibilité de marché résume mon quotidien à un lit ou à un fauteuil roulant. Une situation très dure psychologiquement, physiquement, spirituellement. Cela faisait à peine un mois que j'avais passé mon Baccalauréat et quelques semaines à peine que j'étais admis à l'école de la foi dans le Diocèse de Coutances en vue d'un discernement pour une pleine consécration au seigneur.


Vers ma nouvelle vocation
Quand du jour au lendemain on se retrouve d'un état de validité à un état d'invalidité ;
Quand hier on servait et qu'aujourd'hui on se retrouve servit car dépendant désormais des autres pour se laver, pour se vêtir et pour se nourrir ;
Quand au sortir d'un bloc opératoire après 8h d'intervention chirurgicale intense on vous apprend que vous vivrez désormais avec deux barres de fer (greffées aux côtes) dans le dos et que vous espérerez tout de même un soulagement ;
Quand au delà de cette espérance, les pieds restent paralysés, que des douleurs dans les calmants.
On voudrait demander, à Dieu, « Seigneur, est ce ma nouvelle vocation ? Est-ce mon héritage existentiel ? M'appelles-tu vers un sentier de douleur ? »
Je sais que la vocation n'est pas de faire des choses pour plaire aux hommes ou pour impressionner Dieu mais d'être là où dieu voudrait qu'on soit et y accomplir sa volonté. Aussi Je viens au pied de la croix du Christ remettre mes douleurs car Dieu n'est pas distrait et en les saintes Écritures je veux puiser ma force et mon espérance de chaque jour.

Ma force de revivre
Il fallait aller chercher très loin l'énergie suffisante pour avancer, pour ramer malgré le courant de la vie et son chapelet de douleur. Et Dieu lui, il m'a accordé cette grâce ; la grâce de sourire malgré les douleurs. Cette grâce d'accepter une situation qui vu de l'extérieur est un drame, une situation difficile à accepter. De l'intérieur je l'avoue ce n'est point facile. Mais « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Tout ne viens pas forcement de Dieu mais il permet parfois des événements qui aussi douloureux que soient-ils nous unir à sa sainte Passion, soit affermir notre foi, soit édifier des personnes autour de nous.
Aussi pour garder cette grâce, les Saintes Ecritures sont restés, une fois de plus, ma lumière. David m'a appris que je devrais avoir beaucoup de courage pour avancer, pour oser faire face aux difficultés. Abraham m'a rempli d'espérance et Job de sa foi, sans compter de multiples amis, connus ou inconnu, qui à travers le monde sont pour moi une raison de vivre car la magie de leur prière est une enveloppe qui me protège chaque jour.

Mon espérance
Tout d'abord je sais que les miracles de Dieu ne se sont pas arrêtés le jour de mon accident et que vivre est déjà un signe de son immense amour et de sa grande miséricorde.
Plus loin encore, au vu du message et de tous les enseignements que durant ma dizaine d'année comme animateur des jeunes et comme membre de l'Aumônerie des jeunes du Diocèse de Bafoussam j'ai acquis, l'heure est venue pour moi de vivre en acte tout ce que j'ai pu dire en parole.
Enfin en me présentant en pécheur devant Dieu, je me souviens de cet appel du Pape Jean Paul II lors de mon séjour aux Journées Mondiale de la Jeunesse à Rome en 2000 : « N'ayez pas peur d'être les saints du nouveau millénaire ». Aussi je veux comme Pierre au bord du lac de Tibériade, nager vers le seigneur pour lui dire que je l'aime et que je sais qu'il m'aime.

Ma joie de vivre
Je trouve en la Vierge Marie la force de pouvoir méditer dans le silence de mon cœur, les événements de la vie. Accueillant chaque jour comme un don de Dieu, vivant de la providence divine et convaincu que la grande miséricorde de Dieu veille et veillera toujours. Je reste tout aussi convaincu que Dieu ne juge point sur les pieds que je n'ai pas mais sur la main, le cœur, la bouche et son divin esprit qu'il a mi en moi. Ainsi, mon état de paraplégie devient une école ou le Christ en personne est mon instructeur. Ses pensés n'étant pas mes pensés, son temps n'étant pas mon temps. La confiance étant la relation d'amour qui m'unit à Lui. Ne me posant aucune question, tout ce que je puisse dire c'est « Jésus j'ai confiance en toi. »